Pollution voiture : identifier les principaux polluants à l’intérieur

17 %. C’est la part des particules fines attribuées au trafic routier en France, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Derrière ce chiffre, se cache une réalité moins médiatisée : alors que l’Europe encadre certains polluants issus des voitures, d’autres substances toxiques passent discrètement sous les radars. Un moteur flambant neuf, pourtant homologué, peut en conditions réelles libérer jusqu’à quatre fois plus de NOx que les limites proclamées en laboratoire. À l’intérieur, les niveaux de pollution relevés dans l’habitacle rivalisent parfois avec ceux des carrefours urbains les plus exposés.

Pollution automobile : comprendre l’ampleur d’un enjeu environnemental et sanitaire

La question de la pollution voiture ne quitte plus les radars de l’actualité environnementale. En France, le trafic routier continue d’alimenter massivement les émissions de polluants atmosphériques. Le cocktail de gaz à effet de serre et de dioxyde d’azote (NO2) pèse lourdement sur la santé publique, en particulier dans les grandes villes. Le parc automobile, mêlant véhicules thermiques d’un autre âge, hybrides récents et électriques flambant neufs, peine à compenser l’impact d’un réseau routier saturé et omniprésent.

Les données officielles sont sans appel. D’après l’ADEME, la pollution liée aux voitures représente près de 17 % des émissions de particules fines à l’échelle nationale. Malgré les progrès des moteurs et des carburants, des oxydes d’azote persistent dans l’air, notamment le long des axes urbains engorgés. Même quand la technologie fait reculer certains polluants, d’autres composés, moins guettés, continuent leur chemin en toute discrétion.

L’impact sur notre santé, lui, n’a rien de théorique : le dioxyde d’azote, en grande partie émis par les motorisations diesel, alourdit le fardeau respiratoire des personnes les plus vulnérables. D’autres gaz issus de la combustion et résidus chimiques produits par le fonctionnement des véhicules ajoutent à cette menace diffuse, avec des conséquences sur l’environnement urbain qui sautent aux yeux lors des pics de pollution.

Pour atténuer ce phénomène, la France mise sur les zones à faibles émissions et promeut la mobilité douce. Malgré cela, la vigilance reste de mise : la question des émissions de gaz et de polluants atmosphériques demeure instable, obligeant à un suivi constant pour préserver la santé de tous et la qualité de l’air au quotidien.

Quels sont les principaux polluants émis à l’intérieur et à l’extérieur des véhicules ?

On pense d’abord au pot d’échappement, mais l’habitacle concentre lui aussi une part non négligeable de polluants. Dès le démarrage du moteur, l’intérieur voiture capte des particules fines et ultrafines qui pénètrent par la ventilation. À cela s’ajoutent les composés organiques volatils (COV), émis par les plastiques, textiles et colles utilisés dans les équipements intérieurs. Les COV non méthaniques (COVnm), en particulier, expliquent l’odeur si caractéristique des véhicules neufs.

À l’extérieur, la diversité des polluants atmosphériques va bien au-delà : les oxydes d’azote, avec le dioxyde d’azote (NO2) en première ligne, sont suivis de près par le monoxyde de carbone (CO), rejeté par une combustion imparfaite du carburant. On y retrouve aussi des microplastiques en provenance de l’usure des pneus et des freins, qui finissent dispersés sur les routes et dans l’air.

Panorama des polluants détectés dans l’habitacle

À l’intérieur d’une voiture, ce sont principalement ces sources de pollution qui sont détectées :

  • Particules fines et ultrafines : souvent présentes dans l’air inspiré, elles franchissent facilement les filtres standards.
  • Composés organiques volatils : libérés par les surfaces et matériaux composant l’habitacle.
  • Oxydes d’azote et monoxyde de carbone : ils s’introduisent surtout lors de circulations denses ou d’arrêts prolongés dans le trafic.
  • Microplastiques : portés par l’air extérieur, mais parfois générés dans l’habitacle par la friction de certaines pièces.

Le filtre habitacle constitue un rempart utile, mais son efficacité dépend du type de filtre installé et de la fréquence du changement. Sur les véhicules récents, l’amélioration de la filtration est réelle, mais il est essentiel de rester rigoureux lors des entretiens réguliers.

Impact sur la santé humaine et l’environnement : ce que révèlent les études récentes

La documentation scientifique est unanime : l’exposition aux polluants particules gaz dans l’habitacle concerne tous les occupants du véhicule, sans distinction. Les particules fines et ultrafines, inhalées lors des trajets ou libérées par des éléments de l’intérieur, franchissent la barrière pulmonaire et circulent dans le sang. Le risque de maladies respiratoires (asthme, bronchites) et de maladies cardiovasculaires s’en trouve augmenté chez ceux qui côtoient régulièrement cette pollution invisible.

Mais la pollution voiture ne se cantonne pas à l’habitacle. Les oxydes d’azote et les différentes émissions de carbone participent à la formation de l’ozone et des particules secondaires, nuisant à la qualité de l’air urbain. Les mesures menées en France attestent que le dioxyde d’azote excède fréquemment les valeurs recommandées, tout particulièrement à proximité des axes routiers.

Les enfants installés à l’arrière sont exposés de façon accrue : leur système pulmonaire, en plein développement, laisse pénétrer davantage de polluants proportionnellement à leur volume d’air respiré. Les personnes âgées ou présentant des maladies cardiaques ou respiratoires doivent se montrer tout aussi prudentes.

Il arrive que les matériaux de l’intérieur habitacle libèrent des composés organiques volatils par dégradation progressive, notamment sous l’effet de la chaleur. Une exposition répétée à ces substances entraîne parfois irritations, migraines et, dans certains cas, des troubles d’ordre neurologique selon l’intensité et la probabilité de contact.

Jeune femme avec moniteur d

Voitures électriques, hybrides ou thermiques : quelles solutions pour réduire la pollution liée à la circulation ?

La maîtrise de la qualité de l’air dans une automobile pose question, peu importe le mode de motorisation. Électriques, hybrides ou thermiques, tous les véhicules doivent composer avec particules fines et composés organiques volatils circulant dans l’habitacle via la ventilation ou le dégagement des matériaux intérieurs. Certes, l’électrique allège le volume de gaz à effet de serre, mais n’élimine pas le problème de l’exposition aux polluants de l’intérieur.

Un filtre habitacle adapté devient une pièce maîtresse. Les modèles à charbon actif ou dotés de propriétés antimicrobiennes parviennent à capter une grande part des polluants atmosphériques et des allergènes. Leur remplacement doit intervenir régulièrement, une à deux fois par an selon les kilomètres parcourus ou la densité du trafic rencontré.

La technologie ne suffit jamais à elle seule. Échanger la voiture contre la marche à pied, le vélo ou choisir les transports en commun limite la saturation urbaine, tout en réduisant l’exposition individuelle et collective à la pollution intérieure et extérieure. Ceux qui vivent ou travaillent dans les grandes agglomérations peuvent envisager, selon leur niveau d’exposition, l’ajout d’un purificateur d’air dédié à l’habitacle, si la sensibilité ou la santé de certains passagers le justifie.

Un entretien soigneux du système de ventilation, des choix responsables lors de l’équipement ou du remplacement de filtres, une réflexion sur la mobilité : le cumul de ces gestes contribue à limiter la charge de polluants dans chaque véhicule. Rendre ces habitudes systématiques, c’est gagner chaque jour un peu plus d’air respirable à l’intérieur de sa voiture.

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